Migrants à Rennes : à quand une politique de gauche ?

Cet été, Rennes a connu de nouveaux épisodes honteux dans l’histoire de l’accueil des migrants et singulièrement des demandeurs d’asile. Le 11 juillet environ 60 personnes (dont 23 enfants et 3 femmes enceintes) s’installaient sur un terrain de Cleunay. Beaucoup d’entre eux avaient campé et passé la nuit dehors place de la Mairie au moment de la réunion de juin du conseil municipal, sans qu’une solution soit proposée par la municipalité. Le campement de Cleunay a tenu plusieurs semaines grâce à l’action de soutien des associations. La population du quartier s’est aussi mobilisée. La demande d’un hébergement provisoire dans un camping a été rejetée par la mairie. D’autres solutions auraient pu être trouvées en cette période de l’année (gymnase… ). Dans la nuit du 1er au 2 août une agression s’est produite contre le campement, probablement à l’instigation de l’extrême-droite. Le FN avait d’ailleurs diffusé un tract anti-immigrés dans les boîtes à lettres de Cleunay. Dans ce contexte nauséabond, la mairie a cru bon de traduire les campeurs devant le tribunal administratif, afin de les faire expulser, en chargeant son avocat d’utiliser, entre autres, l’argument…de l’insécurité en faisant référence à l’agression du début août!

Pendant cette affaire les élu(e)s de Changez la ville! (Ensemble!, PG et EELV) sont intervenus à plusieurs reprises, en relation avec les associations, pour que des solutions stables et correctes soient mises en oeuvre. Avec un fil conducteur simple : personne ne doit dormir à la rue, droit au logement pour tous!

Aujourd’hui, plus de 50% des demandes d’hébergement au 115 sont insatisfaites. Le dispositif Coorus d’aide à l’hébergement d’urgence est menacé par le désengagement de l’Etat (socialiste). La circulaire Valls d’août 2012 qui prévoyait des alternatives  de relogement stables en cas d’expulsion (de squats ou de campements) n’est pas appliquée.

Notre combat pour une politique simplifiée d’obtention du droit d’asile, de régularisation des sans-papiers, de droit au logement pour tous est un combat national plus que jamais d’actualité (voir la situation à Calais). Au plan local nous continuons d’exiger que la municipalité respecte ses engagements de 2ème tour sur l’hébergement, l’élargissement de Coorus, la création d’une maison des solidarités. La pratique des nuitées d’hôtel, uniquement pour des familles avec enfants,  au coup par coup, est dispendieuse et inadaptée.

Nous militons pour la création d’un véritable lieu d’accueil permanent ouvert de jour et de nuit à Rennes, permettant aux familles et aux personnes, quel que soit leur statut, de mener une vie normale.